Larry Fink – Le maître invisible des capitaux

Larry Fink, PDG de BlackRock, est sans doute l’un des hommes les plus influents du système financier mondial – et pourtant l’un des moins connus du grand public. Avec plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, son entreprise pèse plus que certains États. Fink, c’est le pouvoir discret, algorithmique, systémique.

Le créateur du « back-office mondial »

En fondant BlackRock en 1988, Fink voulait bâtir une société d’analyse des risques à l’aide des technologies. Il développe Aladdin, une plateforme devenue indispensable à la gestion d’actifs dans le monde entier. Aujourd’hui, Aladdin gère ou évalue le risque de portefeuilles représentant près de 20 000 milliards de dollars.

Fink, c’est le cerveau derrière le moteur. Il ne se contente pas de gérer des fonds : il construit l’infrastructure numérique de la finance mondiale.

L’ESG comme cheval de bataille

Depuis quelques années, Larry Fink est au cœur des débats sur le capitalisme responsable. Dans ses lettres annuelles adressées aux dirigeants, il martèle que les entreprises doivent s’engager sur les enjeux climatiques, sociaux et de gouvernance (ESG), sous peine d’être sanctionnées par les marchés.

Si certains y voient une sincère volonté de changement, d'autres dénoncent une façade opportuniste. Qu’importe : ses prises de position forcent la transformation.

Influence globale, style feutré

Fink ne donne que peu d’interviews. Mais il est écouté à Wall Street, à Davos, à Pékin, à Francfort. Il conseille discrètement les régulateurs, collabore avec les banques centrales, et reste un interlocuteur essentiel pour les décideurs économiques.

Son pouvoir est celui de la structure : il n’impose pas, il rend indispensable. Larry Fink, c’est le gestionnaire du monde tel qu’il est – ou tel qu’il devient.